Après avoir annoncé vendredi une réforme limitée des opérations de surveillance américaines, le président Barack Obama a enfoncé le clou, samedi 18 janvier, dans une interview à la télévision publique allemande ZDF.
« Nos agences de renseignement, comme les agences allemandes et toutes les autres, vont continuer à s'intéresseraux intentions des gouvernements de part le monde, cela ne va pas changer. »
Il a toutefois assuré que la chancelière Angela Merkel n'avait « pas à s'inquiéter »de cette surveillance, alors qu'un de ses téléphones portables aurait été écouté par l'agence de renseignement NSA, ce qui a fait scandale en Allemagne. Et il insisté sur « la relation d'amitié et de confiance » qui lie selon lui les deux pays.
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Mais loin de lui l'idée de renoncer à des pratiques dont la révélation l'an dernier par l'ancien consultant de la NSA Edward Snowden a profondément entaché la relation transatlantique. La collecte de données par le renseignement américain, est « au service de nos objectifs diplomatiques et politiques », a expliqué le président.
« Et ce n'est pas la peine d'avoir un service de renseignement si il se limite à [collecter] ce qu'on peut lire dans le New York Times ou dans Der Spiegel. La vérité c'est que par définition le travail du renseignement est de découvrir : Que pensent les gens ? Que font-ils ? »
Les révélations l'an dernier d'écoutes supposées sur le portable de dirigeants européens, dont celui de la chancelière allemande, avaient provoqué un scandale en Europe et particulièrement en Allemagne. Les annonces de M. Obama vendredi, qui a promis de rogner sur les compétences de la NSA en la matière, ont été accueillies avec scepticisme en Allemagne, comme un premier pas mais insuffisant.
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