Des milliers de Vénézuéliens de nouveau dans la rue à Caracas
Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le
Près de 20 000 Vénézuéliens ont manifesté dimanche 2 mars à Caracas, à l'appel d'étudiants qui protestent depuis près d'un mois, avec le soutien de l'opposition, contre la gestion du président Nicolas Maduro.
Les manifestants, réunis une nouvelle fois pour dénoncer l'insécurité, le coût de la vie et les pénuries qui impactent le quotidien de nombreux Vénézuéliens, appelaient aussi dimanche à un« dialogue sincère » avec le président. Ils souhaitaient ainsi discuter des moyens de mettre un terme à un mouvement émaillé par des violences qui ont fait 18 morts et plus de 260 blessés depuis les premiers rassemblements le 4 février.
C'est « la lutte du peuple contre un gouvernement inefficace. Maduro, vous avez perdu les rues du Venezuela parce qu'aujourd'hui les rues appartiennent au peuple », a déclamé devant les manifestants Juan Requesens, un des chefs de file étudiants à l'origine de la manifestation.
Quatre marches ont convergé dimanche après-midi vers la place Brion, dans le quartier de Chacaito, un des bastions de l'opposition. Chaque cortège protestait contre l'un des maux dénoncés par les manifestants : l'insécurité, l'impunité et les exactions policières, la crise économique et la censure des médias.
Les médias locaux ont fait état d'autres marches qui ont réuni quelques milliers de personnes à San Cristobal, berceau du mouvement étudiant (nord-ouest), Barquisimeto, Valencia (nord) et Puerto Ordaz (est).
« MASCARADE »
Ces manifestations se sont tenues au lendemain d'une soirée sans incidents entre jeunes et forces de l'ordre, pour la première fois depuis le début du mouvement. Visé par les contestations, le président Nicolas Maduro a lancé cette semaine un dialogue national, mais les meneurs du mouvement et les principaux opposants refusent de participer à ce qu'ils qualifient de « mascarade ». Et ils exigent la libération de l'opposant Leopoldo Lopez, interpellé le 18 février pour « incitation à la violence ».
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Selon un décompte de l'ONG Forum pénal, 863 personnes ont été interpellées au total depuis le 9 février dans ce pays pétrolier. Une trentaine d'entre elles sont toujours sous les verrous.
Dimanche, le syndicat de la presse et Forum pénal ont annoncé la libération de la photographe italienne Francesca Commissari et de quarante et un manifestants arrêtés deux jours plus tôt en marge d'une marche de l'opposition, qui avait été marquée par des affrontements avec les forces de l'ordre.