A l'aube, les forces spéciales prennaient position autour du centre de Maïdan, la place centrale et berceau de la contestation, où étaient encore regroupés des manifestants. Tout autour, des flammes et des barricades témoignaient du chaos qui s'est déchaîné depuis près de 24 heures. Les autorités, qui affirment contrôler la moitié de la place, ont limité la circulation et fermé le métro afin d'empêcher l'arrivée de renforts.
Les bilans varient encore en fonction des sources. Officiellement, le pouvoir ukrainien parle de 25 morts – policiers et civils confondus, la plupart par balles – et plus de 240 blessés. Viatcheslav Vérémiï, un journaliste du quotidien ukrainien Vesti a également été tué par des inconnus masqués à proximité de la place.
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Durée : 00:00 | Images : YouTube
Maïdan en direct vidéo.
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- Des blindés contre un mur de feu
Pour se protéger, les manifestants ont dressé un mur de feu. Derrière ce rideau de flammes, des opposants, casqués, équipés de gourdins et de boucliers en métal semblables à ceux des policiers, formaient une première ligne de défense. Un activiste ukrainien a diffusé la vidéo ci-dessous, assurant que les tirs venaient de civils – les « titouchkis » payés par le pouvoir. Selon lui, deux personnes ont été touchées, dont l'une mortellement.
Plus tôt dans la journée, le pouvoir avait lancé un ultimatum pour mettre fin à l'occupation d'un des bâtiments mis à disposition de l'armée, la Maison des officiers, situé à proximité du Parlement, et où gisent, d'après la députée d'opposition Lesya Orobets, élue du parti Batkivchtchina (« Mère patrie »), les corps de trois manifestants.
- Viktor Ianoukovitch menace les « criminels »
Il a accusé certains manifestants d'avoir « franchi les limites » en apportant des armes à feu sur Maïdan. Qualifiant ces manifestants de « criminels », il a assuré qu'ils seraient traduits en justice. « Il n'est pas trop tard pour mettre fin au conflit », a-t-il assuré Viktor Ianoukovitch.
D'après l'opposant Vitali Klitschko, cité par le Kyiv Post, les opposants ont dû essuyer pendant plus d'une heure les accusations de M. Ianoukovitch, selon lequel les manifestants sont les seuls à blâmer pour les morts dans les affrontements. Les opposants plaident pour un retrait des forces de l'ordre afin de permettre une désescalade de la situation.
Durée : 01:32 | Images : Reuters
Des heurts entre manifestants et policiers ont éclaté aux abord du Parlement ukrainien, mardi 18 février à Kiev. Plus de 20 000 opposants avaient prévu de marcher vers le bâtiment, mais ils en ont été empêchés par les forces de l'ordre alors que doit être examinée une réforme constitutionnelle destinée à réduire les pouvoirs présidentiels au profit du gouvernement et du Parlement.
Les tensions demeurent dans l'attente des prochaines décisions du président Viktor Ianoukovitch, dont la rupture avec l'Union européenne, en novembre, a déclenché un mouvement de protestation qui s'est étendu depuis à l'ensemble du pays.
Des heurts entre manifestants et policiers ont éclaté aux abord du Parlement ukrainien, mardi 18 février à Kiev. Plus de 20 000 opposants avaient prévu de marcher vers le bâtiment, mais ils en ont été empêchés par les forces de l'ordre alors que doit être examinée une réforme constitutionnelle destinée à réduire les pouvoirs présidentiels au profit du gouvernement et du Parlement.
Les tensions demeurent dans l'attente des prochaines décisions du président Viktor Ianoukovitch, dont la rupture avec l'Union européenne, en novembre, a déclenché un mouvement de protestation qui s'est étendu depuis à l'ensemble du pays.
- Dans l'Ouest, des bâtiments officiels pris d'assaut par les manifestants
Devant l'ampleur des violences, les Etats-Unis et l'Union européenne ont appelé les autorités à faire preuve de retenue. Pour la Russie, ces violences sont avant tout la « conséquence directe de la connivence de responsables politiques occidentaux et des structures européennes qui ont fermé les yeux (...) sur les actions agressives de forces radicales ».
>> Lire la synthèse des réactions internationales : L'Ukraine doit « immédiatement reprendre le chemin du dialogue »