L'agence de notation Moody's a abaissé lundi 19 novembre la note de crédit de la France de Aaa à Aa1, estimant que les perspectives de croissance économique à long terme du pays étaient notamment affectées par une perte de compétitivité graduelle et continue, et par des rigidités à long terme de ses marchés du travail, des biens et des services.
L'agence a ajouté que cette nouvelle note était assortie d'une perspective négative. Moody's a toutefois souligné que l'ampleur limitée du déclassement de la France reflétait le programme de réformes suivi par le gouvernement ainsi que les perspectives de croissance à long terme.Dans un entretien à Reuters, le ministre des finances, Pierre Moscovici, a dit prendre acte de la décision de Moody's, tout en déclarant que la dette française demeurait parmi les plus liquides et les plus sûres de la zone euro.
"L'agence nous crédite d'une forte maîtrise des finances publiques et de la décision de notre pacte de compétitivité mais s'inquiète de la croissance de la zone euro et de l'insuffisance de réformes structurelles, a estimé Pierre Moscovici. C'est une sanction pour l'absence de réformes passée et pour la gestion de ceux qui nous ont précédés, c'est aussi un encouragement à mettre en œuvre rapidement et fortement les réformes que nous avons décidées et qui vont dans la bonne direction : sérieux budgétaire, stabilisation de la zone euro, pacte de compétitivité."
Le 13 janvier, en pleine campagne présidentielle, l'agence Standard & Poor's avait, la première, abaissé d'un cran la note de la France en réaction à l'aggravation des problèmes politiques, financiers et monétaires de la zone euro. Fitch Ratings, troisième des grandes agences de notation internationales, prévoit de se prononcer courant 2013.
"Moody's nous donne maintenant la même note que Standard & Poor's qui nous a permis de vivre avec des taux d'intérêt bas depuis déjà de très longs mois et la note reste la plus élevée après 'le triple A'", a remarqué M. Moscovici. Prié de dire si le gouvernement maintenait l'objectif de réduire le déficit public à 3 % du PIB fin 2013 après 4,5 % attendu fin 2012, il a répondu : "Absolument, le sérieux budgétaire est un gage de crédibilité auquel nous nous sommes engagés et le pacte de compétitivité devra être mis en œuvre rapidement et fortement."
UN "PETIT AVERTISSEMENT"
Même son de cloche outre-Rhin, où le ministre des finances allemand Wolfgang Schaüble, plutôt connu pour la sévérité de ses jugements, a estimé mardi que "la note de la France est encore très stable", et a appelé à éviter toute dramatisation.
"Notre principal partenaire a reçu un petit avertissement d'une agence de notation (...). On doit aussi éviter toute dramatisation", a-t-il affirmé au Bundestag, lors d'une allocution sur le budget allemand pour 2013. "Nous avons tous intérêt à ce que nous soyons, chacun en Europe, à la hauteur de nos devoirs et nos responsabilités", a ajouté le ministre.
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France shrugs off loss of top triple-A credit rating
The French government has downplayed the importance of rating agency Moody's decision to deprive the country of its top triple-A credit rating.
Moody's downgraded France's debt from Aaa to Aa1, and kept its negative outlook, meaning it could be cut again.Moody's blamed stalled economic growth, the risk of a Greek euro exit and the risk that France has to contribute to bailing out other eurozone countries.
"Judge us on our results," French Finance Minister Pierre Moscovici said.
Rival ratings agency Standard & Poor's downgraded France from AAA in January. Of the big three agencies, only Fitch still gives France its top rating.
'Second place' "The rating in no way places a question over the fundamentals of our country's economy - neither the reforms undertaken by the government, nor the quality of the signature on our debt," said Mr Moscovici.
He pointed to the fact that Moody's had only downgraded its rating of the country's long-term debts by one notch, and still gave France's short-term debts its top rating.
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Ordered by Moody's rating; eurozone in bold
Credit ratings in context
Moody's | S&P | Fitch | |
---|---|---|---|
Germany | Aaa | AAA | AAA |
UK | Aaa | AAA | AAA |
US | Aaa | AA+ | AAA |
France | Aa1 | AA- | AAA |
Japan | Aa3 | AA- | A+ |
China | Aa3 | AA- | A+ |
Russia | Baa1 | BBB | BBB |
Italy | Baa2 | BBB+ | A- |
Brazil | Baa2 | BBB | BBB |
Spain | Baa3 | BBB- | BBB |
India | Baa3 | BBB- | BBB- |
Ireland | Ba1 | BBB+ | BBB+ |
Portugal | Ba3 | BB | BB+ |
Greece | C | CCC | CCC |
The finance minister said Moody's decision reinforced the need for the government to pass a package of economic reforms that is proving unpopular with voters.
The ratings agency's move had not affected sentiment on the financial markets, which still held French debts in high regard, the government claimed."France still represents sound value. It is in second place just after Germany," said government spokesperson Najat Vallaud-Belkacem, speaking on French radio.
"Even today, investors lend to France in very favourable conditions. For example, we make short-term borrowings at negative rates, and that is going to continue."
Moody's said the primary reason for the downgrade had been France's "persistent structural economic challenges" and the threats they pose to economic growth and the government's coffers.
"These include the rigidities in labour and services markets, and low levels of innovation, which continue to drive France's gradual but sustained loss of competitiveness and the gradual erosion of its export-oriented industrial base," Moody's said.
Mr Moscovici said the downgrade was motivation to pursue structural reforms.
He also blamed the downgrade on the economic management of previous governments and added that France was still committed to cutting its public deficit to 3% of output next year.
Data released last week showed that France had narrowly avoided falling into recession during the third quarter of 2012, registering 0.2% economic growth from the same period a year earlier.
Over the course of the 12 months, however, the French economy has more or less stagnated.
Eurozone crisis
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